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treuses les travaux, nuisent à la propreté. Ce coquin de Moi-même se néglige de plus en plus. Il ne descend que tous les trois ou quatre jours pour les achats, va chez les marchands les plus voisins et les plus mal approvisionnés du quartier ; les autres sont trop loin, et le garçon économise au moins ses pas ; de sorte que ton frère (destiné à tant de célébrité) est déjà nourri absolument comme un grand homme, c’est-à dire qu’il meurt de faim !

Autre sinistre : le café fait d’affreux gribouillis par terre ; il faut beaucoup d’eau pour réparer le dégât ; or, l’eau ne montant pas naturellement dans ma célestes mansarde (elle y descend seulement les jours d’orage), il faudra aviser, après l’achat du piano, à l’établissement d’une machine hydraulique, si le café continue à s’enfuir, pendant que maître et serviteur bayent aux corneilles.

Avec le Tacite, n’oublie pas de m’envoyer un couvre-pied ; si tu pouvais y joindre quelque vieillissime châle, il me serait bien utile. Tu ris ? C’est ce qui me manque dans mon costume nocturne. Il a fallu d’abord penser aux jambes qui souffrent le plus du froid ; je les enveloppe du carrick tourangeau que Grogniart, de boustiquante mémoire,