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en 1816. Il avait alors dix-sept ans et demi.

Ma mère faisait du travail la base de toute éducation et s’entendait merveilleusement à l’emploi du temps ; elle ne laissa donc pas un instant son fils oisif. Il reçut des leçons sur toutes les sciences négligées au collège et suivit les cours de la Sorbonne.

Je me souviens encore de l’enthousiasme que lui causaient les éloquentes improvisations des Villemain, des Guizot, des Cousin. C’était la tête en feu qu’il nous les redisait pour nous associer à ses joies et nous les faire comprendre. Il courait travailler dans les bibliothèques publiques afin de mieux profiter des enseignements de ses illustres professeurs.

Pendant ses pérégrinations au quartier latin, il achetait sur les quais des livres rares et précieux qu’il savait choisir. Ce fut là l’origine de cette belle bibliothèque que ses constantes relations avec les libraires rendirent si complète, et qu’il voulait léguer à sa ville natale ; mais l’indifférence de ses