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Il n’en était pas ainsi dans la cathédrale de Saint-Gatien, où elle nous conduisait régulièrement aux jours de fête. Là, Honoré pouvait songer à loisir, et aucune des poésies et des splendeurs de cette belle église n’étaient perdues pour lui. Il remarquait tout, depuis les merveilleux effets de lumière qu’y produisent les vieux vitraux, les nuages d’encens qui enveloppent comme dans des voiles les officiants, jusqu’aux pompes du service divin, rendues plus splendides encore par la présence du cardinal-archevêque. Les physionomies des prêtres, qu’il étudiait, lui aideront un jour à composer les abbés Birotteau et Lorau, et ce curé Bonnet dont la tranquillité d’âme fait un si beau contraste avec les agitations du remords qui torture la repentante Véronique.

Cette église l’avait tant impressionné, que le nom seul de Saint-Gatien réveillait en lui des mondes de souvenirs, où les fraîches et pures sensations de l’adolescence et les sentiments religieux (qui ne l’abandonnèrent