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petit violon ronge, et sa physionomie radieuse prouvait qu’il croyait écouler des mélodies. Aussi était-il fort étonné quand je le suppliais de finir cette musique qui eut fait hurler l’ami Mouche.

— Tu n’entends donc pas comme c’est joli ? me disait-il.

Il lisait enfin avec passion, comme la plupart des enfants, toutes ces féeries dont les catastrophes, plus ou moins dramatiques, les font tant pleurer ! Elles lui inspiraient sans doute d’autres contes, car à des babillages étourdissants, succédaient quelquefois des silences qu’on n’expliquait que par la fatigue, mais qui pouvaient bien être déjà des rêveries dans des mondes imaginaires.

Quand il eut sept ans, il passa d’un externat de Tours au collège de Vendôme, fort célèbre alors. Nous allions régulièrement le voir chaque année à Pâques et à la distribution des prix ; mais fort peu couronné aux concours, il recevait plus de reproches