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m’accuser : « N’avoue donc rien une autre fois, me disait-il, j’aime à être grondé pour toi ! » On se souvient toujours de ces naïfs dévouements !

D’heureuses circonstances protégèrent encore notre affection. Nous vécûmes toujours l’un près de l’autre dans une intimité et une confiance sans bornes. Je connus donc en tout temps les joies et les peines de mon frère, et j’eus toujours le doux privilège de le consoler ; certitude qui fait aujourd’hui ma joie.

Le plus grand événement de son enfance fut un voyage à Paris, où ma mère le conduisit, en 1804, pour le présenter à ses grands parents. Ils raffolèrent de leur joli petit-fils, qu’ils comblèrent de caresses et de présents.

Peu habitué à être fêté ainsi, Honoré revint à Tours la tête pleine de joyeux souvenirs, le cœur rempli d’affection pour ces chers grands parents dont il me parlait sans cesse, les décrivant de son mieux, ainsi que leur