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bonheur les progrès des sciences et les améliorations sociales, dont, à leur début, il comprenait l’avenir !

Ses graves entretiens, ses curieux récits avancèrent son fils dans la science de la vie et lui fournirent le sujet de plus d’un de ses livres.

Ma mère, riche, belle, et beaucoup plus jeune que son mari, avait une rare vivacité d’esprit et d’imagination, une activité infatigable, une grande fermeté de décision et un dévouement sans bornes pour les siens. Son amour pour ses enfants planait sans cesse sur eux, mais elle l’exprimait plutôt par des actions que par des paroles. Sa vie entière prouva cet amour ; elle s’oublia sans cesse pour nous, et cet oubli lui fit connaître l’infortune quelle supporta courageusement. Sa dernière et plus cruelle épreuve fut, à l’âge de soixante-douze ans, de survivre à son glorieux fils et de l’assister dans ses derniers moments ; elle pria pour lui à son lit de mort, soutenue par la