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qu’il appelait l’équilibre des forces vitales. Grand travail, vraiment !…

Sa tendresse paternelle augmentait encore ce désir de longévité. À quarante-cinq ans, n’étant pas marié et ne comptant pas se marier, il avait placé une bonne partie de sa fortune en viager, moitié sur le grand-livre, moitié sur la caisse Lafarge, qu’on fondait alors et dont il était un des plus forts actionnaires. (Il touchait en 1829, quand il mourut par accident, à l’âge de quatre-vingt-trois ans, douze mille francs d’intérêt.)

La réduction des rentes, les gaspillages, qui eurent lieu dans l’administration de la tontine, diminuèrent ses revenus ; mais sa belle et verte vieillesse lui donna l’espoir de partager un jour avec l’État, à l’extinction des concurrents de sa classe, l’immense capital de la tontine ; ce qui eût grandement réparé le tort qu’il avait fait à sa famille. Cet espoir passa tellement chez lui à l’état de conviction, qu’il recommandait sans cesse