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CHAPITRE XV.


Digues éperonnées.

Pour ne rien omettre de ce qui touche les différents genres de défenses usités dans ce département, je vais parler d’un système particulier de construction, que M. Fiard de Gap paraît avoir proposé le premier. C’est du moins ce qu’indiquent plusieurs mémoires conservés dans le bureau des ponts et chaussées.

Ce système consiste en une digue longitudinale éperonnée, construite d’une manière particulière[1].

La digue est formée par une levée arrondie, dont la surface extérieure suit la courbure d’un arc de cercle, de 8 mètres de corde et de 2 mètres de flèche ; ce qui donne à la digue la figure d’un segment cylindrique, qui serait couché à plat sur la surface du lit. La levée est composée d’un noyau de terre graveleuse, revêtu d’une première enveloppe, construite avec les plus gros cailloux, trouvés dans le remblai de la levée. Cette enveloppe est recouverte sur toute sa superficie par un perré dressé régulièrement, suivant le profil courbe que j’ai dit, et avec des blocs cubant au moins un pied cube chacun. Il est fondé du côté du torrent à 60 centimètres de profondeur au-dessous du sol. Pour consolider l’ou-

  1. Voyez les figures 12, 13 et 14.