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DEUXIÈME PARTIE.

Défenses employées contre les torrents.


CHAPITRE IX.

Ravages des torrents dans les montagnes.

Deux régions, on l’a vu plus haut, sont principalement soumises aux dévastations des torrents : c’est le bassin de réception dans la montagne, et le lit de déjection dans la plaine.

On comprend de suite de quelle manière s’exercent les dévastations dans la montagne.

Le torrent, qui roule un grand volume d’eau sur des pentes très-rapides, affouille, et ronge avec fureur le pied de ses berges. Celles-ci s’éboulent, et abaissent peu à peu vers le lit les propriétés voisines, que les eaux finissent par engloutir.

Comme les berges sont généralement très-profondes, leur chute entraîne des effets dont les limites s’étendent fort loin. Tout le terrain environnant s’ébranle. Certaines parties, minées par la base, s’affaissent en masse ; d’autres glissent ; d’autres se crevassent. Le long des deux rives du torrent, on voit courir de larges fentes, dirigées parallèlement au lit.