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pas encore reçu d’exécution. Néanmoins, la conception seule du projet est bien propre à faire juger de quelle importance sont pour ce pays les canaux d’arrosage.

À cause de cette importance, il serait à désirer que la loi autorisât l’expropriation, toutes les fois qu’il s’agirait de leur établissement ; mais il n’en est pas toujours ainsi : et souvent l’opposition d’un seul paysan récalcitrant a rendu l’ouverture d’on canal impossible, et voué ainsi à la stérilité une étendue notable de territoire.


NOTE 3.

… De leurs flancs (des berges) sortent des blocs énormes, qui roulent dans le lit…
Chap. iii, page 14.

Les déchirements de ces berges, dans certaines espèces de terrain, donnent naissance à des accidents d’une forme très-singulière. Ce sont des espèces d’obélisques qui se dressent verticalement au milieu du talus ; ils sont presque toujours coiffés par un gros bloc que l’on dirait posé par la main des hommes.

C’est à ce bloc que l’obélisque doit sa formation. Primitivement le bloc était couché sur la surface du talus. Dans cette position, lorsqu’il survenait une averse, et que les eaux descendaient en ruisselant sur la pente des berges, il leur présentait un obstacle solide et indestructible, qui divisait les courants, et les rejetait à droite et à gauche. On conçoit que de cette manière il protégeait la portion du talus située immédiatement au-dessous de lui : celle-ci demeurait intacte, pendant que les parties environnantes étaient de plus en plus creusées et abaissées. À la fin, il devait arriver que la partie ainsi ménagée s’élèverait au-dessus des parties affouillées, en formant d’abord une arête ou une côte très-aiguë, qui s’amincit de plus en plus et prend enfin, par l’action du temps et des décomposition atmosphériques, la figure d’un obélisque très-nettement détaché.

Ces obélisques sont connus par les habitants du pays sous le nom de Demoiselles ou de Nonnes. On peut en voir sur les berges du torrent des Graves, de celui de Crévoux, de Rabioux, de Grenoble (près de Briançon), etc., etc.


NOTE 4.

… Le moindre de ces torrents secondaires, transporté dans une vallée fertile, suffirait à la ruiner…
Chap. iii, page 15.

Cette gorge, tout horrible qu’elle paraît, est pourtant la route la plus commode, qui conduise de la vallée du Queyras à Briançon. Le lit du torrent sert de voie à un chemin