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voici où Huysmans, abrité par l’athéisme de son époque, peut impunément réaliser sur les intelligences privées de gardiens, le programme d’immolation que le fanatique de Germinal exécutait sur les corps, au hasard de sa propre peau.

Et cependant, il ne s’arrête pas de le vomir, ce complaisant siècle. On est tenté de se demander si c’est bien sincère et si son chagrin de ne pas vivre en plein Moyen Âge est autre chose qu’une lamentation de phraseur. C’est l’histoire des orchidées. Il aurait alors exigé le siècle de Périclès ou la période fabuleuse des dynasties égyptiennes.

Ce Moyen Âge qu’il pleure eût été, je crois, fortement inhospitalier aux oscillations et aux amphibologies de son art. Les hommes de ce temps étaient vraiment hommes et ne rougissaient ni de l’amour, ni de l’innocence, ni de la prière.

Ils ne disaient pas odieusement comme lui : « Ma patrie, c’est où je suis bien », mais : Je suis bien où est ma patrie, et c’est pour cela qu’on se faisait tuer sous les yeux de cette Pucelle d’entre les Archanges qu’il ose accuser d’avoir été funeste à la France (pages 65 et 66).

Les enthousiastes qui se crucifiaient de fatigues et de pénitences pour le Saint Tombeau auraient