Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le bon endroit. Vous paraissez le connaître aujourd’hui et voilà votre superbe talent renouvelé d’une manière indéfectible, car vous êtes au seuil de l’extase et de la magnificence. »

Eh bien, je me trompais d’adverbe. Huysmans avait écrit Là-Bas et je m’obstinais à lire Là-Haut. Tout s’explique.

Un de ses élèves, légèrement déçu, exprima le vœu timide que les aspirations vacillantes de l’auteur fussent désormais garanties par le choix décisif de cette nouvelle étiquette. Mais l’erreur de ce bon disciple est encore plus lourde que la mienne.

La vérité, c’est que Huysmans a réellement voulu écrire Là-Haut, qu’il a cru l’écrire, — tant est profonde son inconscience ! — et que sa nature l’a précipité dans l’autre Abîme. Sa gravitation est du côté des Ténèbres ; son abominable livre ne permet plus d’en douter.

Ténèbres de la raison, ténèbres du cœur, ténèbres sur la vie et ténèbres sur la mort, c’est horriblement complet !

Quand il dit, par exemple, que « les conversations qui ne traitent pas de religion ou d’art sont vaines et basses » ; quand il déclare son admiration pour les Trappistes ou les Chartreux, ses attendrissements à l’appel matinal des cloches,