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article, un bon général doit connaître tous les lieux qui sont ou qui peuvent être le théâtre de la guerre, aussi distinctement qu’il connaît tous les coins et recoins des cours et des jardins de sa propre maison.

J’ajoute dans cet article qu’une connaissance exacte du terrain est ce qu’il y a de plus essentiel parmi les matériaux qu’on peut employer pour un édifice aussi important à la tranquillité et à la gloire de l’État. Ainsi un homme, que la naissance où les événements semblent destiner à la dignité de général, doit employer tous ses soins et faire tous ses efforts pour se rendre habile dans cette partie de l’art des guerriers.

Avec une connaissance exacte du terrain, un général peut se tirer d’affaire dans les circonstances les plus critiques. Il peut se procurer les secours qui lui manquent, il peut empêcher ceux qu’on envoie à l’ennemi ; il peut avancer, reculer et régler toutes ses démarches comme il le jugera à propos ; il peut disposer des marches de son ennemi et faire à son gré qu’il avance ou qu’il recule ; il peut le harceler sans crainte d’être surpris lui-même ; il peut l’incommoder de mille manières, et parer de son côté à tous les dommages qu’on voudrait lui causer. Calculer les distances et les degrés de difficulté du terrain, c’est contrôler la victoire. Celui qui combat avec la pleine connaissance de ces facteurs est certain de gagner ; il peut enfin finir ou prolonger la campagne, selon qu’il le jugera plus expédient pour sa gloire ou pour ses intérêts.

Vous pouvez compter sur une victoire certaine si vous connaissez tous les tours et tous les détours, tous les hauts et les bas, tous les allants et les aboutissants de tous les lieux que les deux armées peuvent occuper, depuis les plus près jusqu’à ceux qui sont les plus éloignés, parce