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Être instruit des moyens qui assurent la victoire n’est pas encore la remporter.

Ainsi, les habiles généraux savaient d’abord ce qu’ils devaient craindre ou ce qu’ils avaient à espérer, et ils avançaient ou reculaient la campagne, ils donnaient bataille ou ils se retranchaient, suivant les lumières qu’ils avaient, tant sur l’état de leurs propres troupes que sur celui des troupes de l’ennemi. S’ils se croyaient plus forts, ils ne craignaient pas d’aller au combat et d’attaquer les premiers. S’ils voyaient au contraire qu’ils fussent plus faibles, ils se retranchaient et se tenaient sur la défensive.

L’invincibilité se trouve dans la défense, la possibilité de victoire dans l’attaque.

Celui qui se défend montre que sa force est inadéquate, celui qui attaque qu’elle est abondante.

L’art de se tenir à propos sur la défensive ne le cède point à celui de combattre avec succès.

Les experts dans la défense doivent s’enfoncer jusqu’au centre de la Terre. Ceux, au contraire, qui veulent briller dans l’attaque doivent s’élever jusqu’au neuvième ciel. Pour se mettre en défense contre l’ennemi, il faut être caché dans le sein de la Terre, comme ces veines d’eau dont on ne sait pas la source, et dont on ne saurait trouver les sentiers. C’est ainsi que vous cacherez toutes vos démarches, et que vous serez impénétrable. Ceux qui combattent doivent s’élever jusqu’au neuvième ciel ; c’est-à-dire, il faut qu’ils combattent de telle sorte que l’Univers entier retentisse du bruit de leur gloire.

Sa propre conservation est le but principal qu’on doit se proposer dans ces deux cas. Savoir l’art de vaincre comme ceux qui ont fourni cette même carrière avec honneur, c’est précisément où vous devez tendre ; vouloir