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Si l’ennemi est une fois moins fort que vous, contentez-vous de partager votre armée en deux.

Mais si de part et d’autre il y a une même quantité de monde, tout ce que vous pouvez faire c’est de hasarder le combat.

Si, au contraire, vous êtes moins fort que lui, soyez continuellement sur vos gardes, la plus petite faute serait de la dernière conséquence pour vous. Tâchez de vous mettre à l’abri, et évitez autant que vous le pourrez d’en venir aux mains avec lui ; la prudence et la fermeté d’un petit nombre de gens peuvent venir à bout de lasser et de dompter même une nombreuse armée. Ainsi vous êtes à la fois capable de vous protéger et de remporter une victoire complète.

Celui qui est à la tête des armées peut se regarder comme le soutien de l'État, et il l’est en effet. S’il est tel qu’il doit être, le royaume sera dans la prospérité ; si au contraire il n’a pas les qualités nécessaires pour remplir dignement le poste qu’il occupe, le royaume en souffrira infailliblement et se trouvera peut-être réduit à deux doigts de sa perte.

Un général ne peut bien servir l'État que d’une façon, mais il peut lui porter un très grand préjudice de bien des manières différentes.

Il faut beaucoup d’efforts et une conduite que la bravoure et la prudence accompagnent constamment pour pouvoir réussir : il ne faut qu’une faute pour tout perdre ; et, parmi les fautes qu’il peut faire, de combien de sortes n’y en a-t-il pas ? S’il lève des troupes hors de saison, s’il les fait sortir lorsqu’il ne faut pas qu’elles sortent, s’il n’a pas une connaissance exacte des lieux où il doit les conduire, s’il leur fait faire des campements désavanta-