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manque, le plaiſir dégénère en ſimple agrément, comme il arrive dans les plaiſirs ſouvent réitérés. Voilà ce que je puis dire de l’origine du plaiſir en général.

Il réſulte de cette explication, que le ſentiment du plaiſir eſt en quelque manière un état extraordinaire de l’âme. L’expérience le confirme aſſez. Il n’y a perſonne qui ait eu pendant le cours de ſa vie plus de moments de plaiſir, que de moments de ſimple contentement ou de peine. Le plaiſir vif n’eſt ſemé que rarement ſur la route de cette vie. Nous voyageons par des régions où il ya beaucoup de campagnes arides, aſſez de verdure agréable, mais peu de fleurs d’un certain éclat.