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ler avec plus de facilité & de viteſſe, qu’elle n’en a ordinairement dans l’état de ſimple aiſance. Telle doit néceſſairement être l’action de l’âme lorſqu’elle ſe repréſente un objet, duquel comme d’une ſource féconde découle une quantité d’idéées particulières, qu’elle prévoit pour ainſi dire de loin. Elle ſent qu’elle aura de l’ouvrage, & un ouvrage aiſé. Ce preſſentiment d’abondance de nourriture, ſi je puis m’exprimer ainſi, lui fait naître un déſir de s’attacher à cet objet ; & c’eſt principalement de ce déſir que naît la vivacité du plaiſir ; car je ne crois pas que ſans déſir il y ait aucun degré ſenſible de plaiſir dans le monde. Dès que le déſir