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les Nations polies. C’eſt ſur ce principe qu’eſt fondée cette belle remarque des anciens, ſur l’utilité de l’étude : emollit mores, nec ſinit eſſe feros. Car plus on s’eſt appliqué aux lettres, plus on acquiert ces deux qualités requiſes pour avoir des ſentiments.

Il faut remarquer auſſi que le tempérament du corps peut contribuer à rendre le cœur plus ou moins ſenſible. Car il eſt très certain que la vivacité de l’impreſſion que font les idées ſur l’Eſprit, dépend beaucoup des nerfs. Un homme ſtupide ne reçoit que très rarement des impreſſions aſſez fortes pour l’obliger de s’y attacher. Il n’aura pas le cœur fort ſenſible.