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Appendice


Avant que de clore cette étude, qu’on nous permette d’ajouter qu’on ne se figure pas, généralement, combien le gouvernement britannique d’autrefois différait de celui de nos jours.

Delolme, il y a cent cinquante ans, faisait admirer à la Suisse, sa patrie, et à la France, le mode administratif des Trois-Royaumes ; il était loin de se douter des imperfections qu’il préconisait, mais son fond de raisonnement consistait à comparer avec les autres États de l’Europe et, en cela, le bon sens était de son côté.

Mirabeau plus tard, le duc d’Orléans et nombre d’écrivains ou orateurs invoquaient la constitution britannique ; ils n’en voyaient point les défauts, mais ils sentaient bien que c’était préférable à l’autocratie de leurs souverains. Washington prit tellement à cœur la forme anglaise qu’il l’imposa aux États-Unis dans plus d’un rouage essentiel. Encore aujourd’hui on voit le président américain choisir ses ministres qui ne sont responsables qu’à lui-même.

L’idée de mettre la direction d’un peuple entre les mains d’un monarque et des ministres qu’il se choisit à son gré a donné la forme à tous les gouvernements qui ont existé depuis au moins quatre mille ans, mais cela ne la rend ni plus juste ni plus honnête ni plus respectable. Aucun individu ne peut remplir les devoirs qui incombent à une fonction aussi énorme : il penche du côté où son caractère rencontre un point faible. De là, ce fait, constant et dégradant, d’une