Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 06, 1918.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
les forges saint-maurice

tiers Poulin la terre et seigneurie de Saint-Maurice, croyant y trouver les bois suffisants pour la construction des dites forges, mais on a reconnu que les incendies qui arrivent fréquemment en ce pays ont ruiné une grande partie des bois tant de la seigneurie de Saint-Maurice que du fief Saint-Étienne et des pays qui en sont voisins, en sorte que les bois qui sont restés sur la dite seigneurie de Saint-Maurice ne pourraient suffire pour la consommation annuelle des dites forges, et les intéressés de la compagnie demeureront forcés d’acheter dans les seigneuries voisines des bois que les propriétaires ne manqueront pas de leur survendre dans la nécessité où on les verra d’en acheter aux conditions qu’on leur imposera, ou d’abandonner leur entreprise et de perdre totalement les sommes considérables qu’ils y ont avancées. »

En conséquence, ce même jour, 12 septembre 1737, le gouverneur et l’intendant concèdent aux intéressés de la compagnie des forges de fer du Canada établies à Saint-Maurice, le fief Saint-Étienne qui avait été réuni au domaine royal le 6 avril précédent, et les terres qui sont depuis le fief Saint-Étienne, à prendre le front sur la rivière des Trois-Rivières en remontant jusqu’à une lieue au-dessus du saut de la Gabelle, ci-devant dit le saut de la Vérendrye, sur deux lieues de profondeur, pour être incorporée au fief Saint-Maurice, acheté des héritiers Poulin et en faire ensemble une seule et même seigneurie. Les intéressés ne sont pas obligés de déclarer au gouvernement les mines de fer, car ce privilège leur est déjà accordé par le roi qui a renoncé à l’impôt du dixième sur ce produit. L’acte en question fut approuvé par Louis XV le 13 avril 1740 et enregistré à Québec le 21 novembre suivant[1].

  1. Ceci fut donné après une requête des intéressés aux forges, conservée aux archives judiciaires de Québec.