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les forges saint-maurice

au Conseil Souverain de Québec par l’huissier Prieur, le 26 avril suivant alors que la cause fut entendue de nouveau et le jugement du tribunal des Trois-Rivières renversé. L’huissier Hubert comparaissant pour Étienne Véron déclara qu’il n’avait jamais prétendu couper des arbres sur les terres du fief Saint-Maurice et il consent à ce que un tiers de corde de bois saisi par Poulin aille à la veuve de celui-ci pourvu que la procédure en reste là. Le Conseil approuve cet arrangement et ordonne que les habitants des Trois-Rivières devront payer à madame Poulin (Marie Jutras) le bois qu’ils ont enlevé de sa terre depuis décembre dernier, à raison de huit sous la corde, et il leur est fait défense de récidiver, à peine de confiscation, frais, etc[1].

À la demande de Marie Jutras, veuve de Michel Poulin, l’arpenteur De la Joue avait mesuré « la terre de Saint-Maurice », mais Jacques Dubois, propriétaire du fief Sainte-Marguerite, refusa de reconnaître cette action et porta l’affaire en justice. Sur ce, le 29 novembre 1695, le juge Jean Le Chasseur décida que l’arpentage en question était nul et que madame Poulin ferait mesurer la terre par un arpenteur juré, « à prendre une demie lieue au-dessous de son désert, icelui compris, le long de la rivière dite des Trois-Rivières, par une ligne qui courera du sud-est au nord-ouest ; et, quant à la profondeur des deux lieues, il sera tiré une autre ligne courant du nord-est au sud-ouest… Comme aussi que la terre Sainte-Marguerite sera arpentée sur les mêmes rhumbs de vent, le tout à commun frais entre les parties, en ce qui regarde la profondeur des dites terres seulement ; et avertiront du dit arpentage les habitants de la ville à cause de leur Commune, et le sieur de Vieux-Pont à cause de sa terre (la

  1. Conseil Souverain, vol. III, p. 882.