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les forges saint-maurice

L’intendant Bochart de Champigny prend la plume à son tour le 11 novembre 1687 : « Le sieur Hameau est venu visiter nos mines de fer des environs des Trois-Rivières mais il a été trop peu de temps pour y avoir pu visiter les avantages que l’on pourrait tirer des dites mines. Nous joignons à cette lettre un mémoire de ce qu’il a trouvé et de ses pensées. Il ne se peut pas faire qu’une forge ne fut un très grand avantage pour le pays, cela sauverait bien des maisons du feu par les poêles que nous aurions à grand marché, et donnerait à travailler à bien des paysans qui ne font rien pendant tout l’hiver. » En 1689 il est fait mention d’une compagnie que Hameau a formée pour l’exploitation des mines. C’est tout. En 1707, le fondeur Hameau était à Nantes en Bretagne[1].

Le 8 mars 1688 le roi fait réponse que Hameau a travaillé trop hâtivement. Le 6 novembre suivant Champigny annonce au ministre que Hameau passe en France pour faire rapport sur le fer, disant que le charroi sera la principale dépense à encourir. Silence de trois ans ; puis, le 10 mai 1691, Champigny attire l’attention du comte Louis de Pontchartrain, successeur de Seignelay, sur cette partie des affaires du Canada : « Il se trouve des mines de fer au milieu de la colonie, qui ont été examinées il y a trois ans par le sieur Hameau, maître de forges, envoyé exprès par Monseigneur le marquis de Seignelay en 1687. Il a fait connaître qu’on en pouvait espérer toutes sortes d’avantages. Si on voulait établir des forges pour y travailler ce serait un grand bien pour le pays, considérant le besoin que l’on a d’avoir des poêles pour chauffer toutes les maisons, et la grande quantité de fer qui se consomme en toutes sortes

  1. Archives canadiennes, 1899, p. 207, 209.