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les forges saint-maurice

La profondeur de deux lieues empiétait sur la concession de la banlieue en date de 1649, mais comme celle-ci avait été négligée totalement par les Leneuf et les Godefroy à qui appartenait le titre de ce fief, il fut décidé par la suite que les deux lieues promises à Jeanne Jallaut lui resteraient.

Jean-Baptiste de Lagny des Brigandières obtint, en 1677, le privilège d’exploiter pendant vingt ans les mines du Canada. Il n’est pas fait mention par la suite s’il a poussé plus loin cette entreprise. Quant aux mines du Cap et de Champlain après les travaux faibles et mal dirigés dont j’ai parlé, on les abandonna complètement.

Le 14 janvier 1680, au baptême d’Étienne Turcot, la marraine se nomme « Marie-Madeleine, fille de Jacques Le Marchand demeurant à Saint-Eloy près de Champlain ». J’ai d’abord pensé, en voyant cet acte, que Saint-Éloi étant le patron des forgerons, on pouvait supposer qu’il y avait dans ce village des gens employés aux mines de fer, mais il n’en est rien. Dès 1603, Champlain écrivait qu’il s’était arrêté à « une île nommée Saint-Éloi ». C’est en face de l’église de Batiscan. Le nom s’est étendu au hameau commencé vers 1670 sur la terre ferme. Voilà tout.

Michel Poulin, fils de feu Maurice, ayant contrevenu aux ordonnances en « allant chercher à faire la traite avec les Sauvages vers la mer du Nord, » fut arrêté le 12 janvier 1680 et condamné à deux mille francs d’amende dont moitié pour le roi et moitié payable aux pauvres de l’Hôtel-Dieu de Québec[1]. La mer du Nord c’est la baie James.

Voici ce que l’on trouve au recensement des Trois-Rivières en 1681 : « Jeanne Jalaut, 60 ans, 3 fusils, 7 bêtes-à-cornes, 40 arpents de terre en valeur. Enfants : Michel, 26

  1. Conseil Souverain, vol. II, p. 359.