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les forges saint-maurice

qui j’avais donné charge de remonter jusqu’à deux lieues dans la rivière Pepin, m’assure que l’on peut faire très facilement. Il est certain que, si l’on établit une fois ces forges, elles apporteront de très grands avantages non seulement par le fer excellent qui s’y fera mais encore par la consommation du bois qui facilitera le défrichement des terres, et par le nombre de gens qu’il faudra employer pour leur exploitation qui contribueraient aussi à la consommation des vivres et denrées que nous commençons d’avoir de trop et desquels, si les habitants n’ont le débit, il est à craindre qu’ils négligent la culture des terres, ne trouvant point à vendre leur blé, et la plupart n’ayant que cela pour acheter les hardes dont ils ont besoin. »

L’endroit où le minerai de fer était le plus abondant, le plus pur et le moins difficile à exploiter est le site appelé aujourd’hui les Vieilles Forges — la terre de Maurice Poulin — mais au temps de Courcelle et de Frontenac on n’y pensait pas encore. D’ailleurs la côte du Cap, Champlain et Batiscan offrait des avantages pour le transport par le fleuve que la rive sud de la rivière des Trois-Rivières ne possédait pas encore, tandis qu’il y avait un chemin du Cap à Batiscan.

Le principal dépôt de minerai dans cette dernière direction est à quatre milles de la rivière et à une douzaine de milles du Saint-Laurent, au rang Saint-Félix, seigneurie du Cap, où les terres sont basses et entrecoupées de tourbières, ce qui les rend plus difficiles à fouiller que le sol élevé du Cap et de Champlain. Aussi, Talon, La Potardière, de Courcelle et Frontenac croyaient-ils avoir trouvé plus près du fleuve les meilleurs gisements. Saint-Félix est comme pavé de masses ou gâteaux de minerai. On en découvre en abondance jusque dans les tourbières. Les dé-