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les forges saint-maurice

rebâtira point mais tiendra cependant à faire mettre les choses en état d’agir afin que son successeur puisse faire une fournaise sans retard. Daly fixe le prix du terme en question à cinq cents louis englobant les soixante-et-quinze louis à payer aux commissaires des biens des Jésuites pour les 25,940 arpents qui sont dans la seigneurie du Cap. Un ordre en conseil du 16 septembre 1844 prolonge le bail de Bell jusqu’au 1er  juin 1845.

Edward Grieves, gendre de Bell (son agent), représentait les Trois-Rivières à l’Assemblée législative pour la période de 1844-47. Il mourut en 1845 et le 14 juillet de cette année Denis-Benjamin Viger le remplaça comme député. Bell n’était plus membre du Conseil législatif. Son agent à Québec était Alexandre-Davidson Bell, marchand.

Mentionnons ici un curieux procès intenté en 1844 par Antoine Turcotte et sa femme Rosalie Rivard, commerçants des Trois-Rivières, pour revendiquer le fief Saint-Étienne et pour faire défense à Bell de payer au gouvernement cette partie du loyer des Forges couvrant le dit fief. Nous connaissons ces sortes d’héritages que l’imagination du peuple fait surgir de temps à autre. Il n’était pas difficile de trouver des avocats pour plaider la cause de Turcotte, car la politique en fournissait.

Tout de même le « règne » de Bell tirait à sa fin. La fortune s’était envolée par les portes et les fenêtres. Je crois que dès le 1er  janvier 1845 il était décidé à se retirer avec l’expiration du contrat, le 1er  juin suivant, car ce premier janvier 1845 le gouvernement donne instruction à Pierre Bureau d’arpenter les terres des Forges, de les diviser en fermes et de faire la réserve d’un village. Cela n’aboutit qu’à peu de chose. Madame Bell était décédée depuis quelques années. Mathew Bell mourut aux Trois-