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les forges saint-maurice

d’argent. La rectification resta en suspens jusqu’au 9 octobre 1810, Munro et Bell payant toujours soixante louis, et alors on porta la somme à cinq cents louis, du 1er  octobre 1810 au 31 mars 1831 (dépêche de lord Castlereagh) selon les conditions qui furent publiées dans la Gazette de Québec.

La législature siégeant, en mars 1807, survint le décès de John Lee, l’un des deux représentants des Trois-Rivières depuis 1792. L’autre était alors le juge L.-C. Foucher. Mathew Bell se posa à la candidature, ainsi que Thomas Coffin, Pierre Vézina et Ézéchiel Hart ; ce dernier fut élu. Il s’en suivit beaucoup d’agitation politique[1].

John Lambert, qui était aux Trois-Rivières en 1808, dit que les forges de Batiscan étaient sur le modèle de celles du Saint-Maurice, mais que les affaires sont en décadence et que deux associés se sont retirés récemment. « Les forges Saint-Maurice ont pour surintendant Zacharie Macaulay. J’y suis allé au mois d’août par une très grande chaleur, à cheval, à travers la forêt. Tous les gens des Forges ont des jardins.

« Le sable pour mouler est importé d’Angleterre en barils, au coût de neuf piastres chacun. C’est un sable particulier qu’on ne trouve nulle part en Canada. Trois cents hommes, quelques fois moins et plus, aussi de trente à quarante chevaux sont employés. On ne brûle que du charbon de bois pour fondre le minerai mais les forêts des alentours fournissent en abondance le sapin blanc et le pin nécessaire pour fabriquer ce produit considéré comme de beaucoup préférable au charbon de terre pour cette industrie. On découvre sans cesse de nouvelles veines de minerai et les habitants les vendent à très bas prix.

  1. Voir Pages d’histoire du Canada, par B. Sulte p. 401-432.