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les forges saint-maurice

de mine de Saint-Maurice. Une vingtaine d’ouvriers, tous Canadiens, y sont occupés ; ils forgent (coulent) le fer en saumons et en ustensiles de différentes espèces, outils, marmites, etc… Ils gagnent trois quarts de piastre par jour et ne sont pas nourris ». Ailleurs il nous dit qu’on a découvert « dernièrement une mine de fer abondante près le creek de Chipawa, Haut-Canada. Une compagnie se propose de l’exploiter et veut construire auprès de la chute une usine nécessaire à son travail, mais il faut la permission du gouverneur, car la mère-patrie veut fournir toutes ses colonies de ses propres manufactures. Elle n’est pas corrigée encore de ce monopole qui déjà lui a coûté l’Amérique. On se flatte pourtant que la permission pourra être accordée. »

Les forges de Batiscan étaient pour celles de Saint-Maurice et les fabriques d’Angleterre des rivales sérieuses, pourtant on les laissait tranquilles. La prétendue compagnie de Chipawa c’était la famille Allen, du Vermont, des révolutionnaires dangereux qui s’étaient insinués dans la confiance du gouverneur Simcoe, un homme assez naïf, mais que lord Dorchester contrôlait haut la main. La Rochefoucauld, révolutionnaire lui-même, nous cache la vérité. Dorchester suivait les Allen de l’œil. Il eut bientôt fait de mettre un terme aux concessions de terre que Simcoe voulait accorder à ces « brouillons » qui se vantaient d’annexer certains territoires au Canada, n’osant pas dire qu’ils voulaient annexer le Canada au Vermont.

Isaac Weld, qui était aux Trois-Rivières en 1797, écrit : « La mine de fer qui est dans le voisinage et qu’on supposait devoir être la source de sa prospérité est presque épuisée[1] et il ne paraît pas que ses productions aient jamais été

  1. Le mot est exagéré. Texte français, p. 59 (II).