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les forges saint-maurice

Vers 1778 les autorités l’employèrent pour placer en Canada les Loyalistes fuyant la révolution américaine. Il tenta même d’en établir un certain nombre à Yamachiche mais le milieu ne convenait nullement à ces classes de personnes et la colonie ne dura pas longtemps.

Le bail commençait à courir du 9 juin 1783 aux mêmes conditions que celui de 1767[1]. Allsop, qui avait été de la compagnie Pélissier et formait partie du conseil du gouverneur, s’opposa à ce bail en faveur de Gugy parce que le public n’était pas invité à faire des offres. Il y a apparence que les choses marchaient bien aux Forges lorsque Gugy mourut subitement le 10 avril 1786[2]. Barthélemy, son frère cadet, était alors officier dans les Suisses de Louis XVI, régiment de Sonnenberg, et ne semble pas avoir connu ce qui se passait en Canada, mais en 1792, lui et ses hommes, refusant de servir sous l’Assemblée Nationale, il quitta la France et vint à Québec, où il recueillit l’héritage d’Yamachiche, sans s’occuper du bail des Forges, du moins selon que j’ai pu en juger.

La mort de Gugy n’avait pas annulé le contrat. En 1787, Alexandre Davidson et John Lee furent acceptés à le continuer, mais cette fois à raison de deux mille trois cents louis courant. En juin 1793, Davidson passa sa part (et peut-être celle de Lee) à son frère George Davidson, à David Munro et à Mathew Bell, au prix de quinze cents louis courant. Il n’est pas exact de dire que Bell entra dans les Forges en 1789, mais à cette date il était l’associé

  1. Victoria, VIII, appendice O ; Archives canadiennes, 1892, pages 275-280.
  2. D’une syncope de cœur survenue à la suite d’une condamnation formulée par un jury dont il était lui-même l’auteur. Il fut inhumé à Montréal le 12 avril. (L’Écho de l’Ouest, 29 nov. 1912).