Page:Sulte - Mélanges historiques vol. 06, 1918.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
les forges saint-maurice

dont j’ai déjà dit qu’il en fut parlé. Le feu fut mis en avril au fourneau, et tout l’atelier se trouva occupé, tant dans les bois qu’à l’établissement et aux environs. Dès lors, je ne pensai plus à autre chose. Au printemps de 1778 nous nous occupâmes à faire marcher les travaux de l’atelier avec une activité inaccoutumée pour la dernière campagne de la société. Le succès fut complet. Il était bien triste d’être obligé de vendre l’établissement lorsque les choses allaient si bien, mais telles sont les destinées des hommes. Ma position ne me permettait pas d’acheter les Forges moi-même. »

Le mot « vente des Forges » n’exprime pas du tout la chose dont parle Laterrière. Il y eut un arrangement pour continuer le bail entre les mains des mêmes associés qu’auparavant.

Vers le printemps de 1778, remarque Laterrière, par la voie d’Angleterre, « Pélissier envoya une procuration pour vendre les Forges et en remettre le produit de ce qui lui appartenait à M. Peras, son ami, à Québec. » Il ne s’agissait nullement de vendre, mais seulement de régler les comptes. Laterrière persiste à dire que les Forges furent vendues alors que tout resta sous l’effet du bail de 1767 qui avait encore à courir jusqu’en 1783 et avec les mêmes associés. Ce qui ajoute au malentendu, c’est que notre homme dit : « En conséquence et suivant ses ordres, tout fut vendu à M. Gugy et le produit de la vente remis honnêtement à M. Peras. » La vérité est que le bail de 1767 fut continué intégralement et lorsqu’il expira, en 1783, Pélissier n’avait plus d’ordre à donner. Alors, le gouvernement, reprenant possession, loua (pas de vente) à Gugy. Disons de plus que si l’on remit à Peras une certaine somme d’argent pour Pélissier, ce ne pouvait être qu’une part dans les bénéfices des associés et non pas le produit de la vente des Forges.