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les forges saint-maurice

le prétend, il s’occupa encore des Forges durant les mois d’août, septembre et octobre 1778, nous ne dépassons pas quarante-quatre mois, au lieu de soixante mois ou cinq ans. Notons aussi qu’il place sa période de directeur « après la guerre américaine », ce qui ne veut pas dire après 1784, mais simplement après le départ des Américains des Trois-Rivières en juin 1776.

Laterrière dit que, en 1778, à la forge basse, il y avait deux marteleurs anglais qui étaient frères et dont la veuve Montour faisait le ménage.

« À part les inquiétudes de la guerre américaine, je sentais croître mes espérances. Quoique notre associé Pélissier eut emporté tout son or et son argent et un compte des avances faites à l’armée du Congrès, se montant à deux mille louis ; qu’il n’eût laissé qu’environ six mille barriques de minerai, fort peu de fers dans les différents magasins, presque point de ressources pour en faire, ni d’autres moyens, parce qu’il croyait tout perdu — je mis toutes mes facultés dehors et mes amis à l’épreuve pour la campagne qui allait suivre. Je doublai les préparatifs partout et remplis les magasins de provisions et marchandises pour m’encourager à employer le plus de monde possible, car pas de bras pas d’espérances. D’ailleurs, comme je voulais prouver à la compagnie que je méritais sa confiance, je mis en œuvre tous mes talents, et j’eus le bonheur de faire une brillante et profitable campagne, que l’on cite encore tous les ans sous le nom de Première campagne de Laterrière. Dans le cours de l’hiver suivant, je payai mes dettes. Le coffre-fort contenait des moyens suffisants pour pousser vigoureusement les travaux…

« Ainsi dans les danses et la joie s’acheva l’hiver, sans que j’eusse oublié les grands préparatifs d’une campagne