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les forges saint-maurice

Revenons au texte de Laterrière : « J’étais si content de moi-même, voyant que tout me riait, que je donnai plusieurs bals et dîners au général Ridzel, en garnison alors aux Trois-Rivières, avec son état-major et les respectables citoyens de cet endroit et du voisinage, ainsi qu’à un officier français appelé le comte Saint-Aulaire, en garnison à Bécancour et au service britannique, homme d’une rare éducation sociale et du plus aimable caractère.

« Les bals, les danses dans la cour de l’établissement, nous amusaient beaucoup. Les gens étaient bons et ma qualité de médecin me faisait du bien sous le triple rapport physique, moral et politique. J’y étais donc très heureux, par toutes sortes de causes. Si ce bonheur eût duré, j’avais trouvé là le lieu des délices !

« Les étrangers y venaient de tous les pays par curiosité. Les habitants de la ville des Trois-Rivières et des différentes paroisses du voisinage en faisaient autant — c’était joie et fête pour eux. Il était de règle qu’aucun des ouvriers ne retirât personne chez lui sans venir au bureau en avertir et demander la permission ; si bien qu’il n’arrivait jamais rien d’indécent ni d’accident sans que nous en eussions connaissance. Nous étions informés même de leurs bals, de leurs danses, de leurs festins. Cette petite peuplade vivait ainsi heureuse aux Forges.

« C’est dans ce dédale de devoirs et d’intérêts divers, d’agréments et de fatigues, que je passai cinq ans : deux comme inspecteur et, après la guerre américaine, trois comme directeur, jusqu’à la vente des Forges à M. Gugy. »

Encore des erreurs. Laterrière était arrivé aux Forges le 1er  mars 1775 comme inspecteur. Il devint directeur en juin 1776 et abandonna le tout le 6 août 1778 ; cela ne donne pas cinq ans mais quarante et un mois. Si même, comme il