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les forges saint-maurice

— Oui, mon gouverneur.

— Qu’est-ce qui l’a fait quitter ainsi sa famille et les Forges ?

— Autant que je puis le savoir, c’est un billet du grand-vicaire Saint-Onge, à qui il paraissait que Votre Excellence avait ordonné de l’avertir de ne pas se trouver sur son passage.

— Cela ne voulait pas dire de tout abandonner pour aller rejoindre ouvertement l’ennemi. S’il était resté paisiblement chez lui et m’avait écrit un mot de justification, cela aurait suffi.

— Il craignait la malice des faux délateurs, dont il connaît le venin.

— Tout cela ne lui eût pas ôté un cheveu, et je suis fâché de sa folie. Eh ! quel mal vous arrive-t-il à vous, et aux autres officiers des forges ?

— Aucun, mon général. Nous sommes prêts à vous obéir à votre premier ordre.

— Continuez de soutenir cet atelier dans toute son activité pour les besoins et le bien de la province, de l’État, c’est là tout ce que j’exige à présent de vous.

« Je le remerciai et le priai de vouloir continuer à nous protéger. Avant de partir de la ville des Trois-Rivières, ce général et tout son état-major nous honorèrent d’une visite des Forges, et je n’en reçus que des compliments. »

Le témoin oculaire[1] dit que Carleton visita les Forges en juillet, mais ce gouverneur arrivé aux Trois-Rivières le soir du 8 juin[2] était rendu à Varennes le 15, à Montréal le 20, puis jusqu’à la fin d’octobre il s’est tenu au

  1. Sanguinet.
  2. Le soir même du combat