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les forges saint-maurice

ment possible. Lorsque cet ordre m’arriva, j’en faisais mener, dans dix voitures, soixante qui s’étaient rendus d’eux-mêmes. Le lendemain, mes chercheurs et chasseurs en trouvèrent soixante-dix. Je fis donner à manger à ces prisonniers et les envoyai aux Trois-Rivières. Son Excellence le général Carleton, approuva ma conduite, et le général américain Smith me remercia de mon humanité. Eh ! voilà comme dans tous les temps, j’ai cherché à être utile à mes semblables et à faire mon devoir. »

La croix Migeon était sur la hauteur du coteau qui domine la commune. On y avait placé de l’artillerie dès l’arrivée des premières troupes anglaises et en même temps des sloops de guerre s’étaient embossés sur le fleuve vis-à-vis de la commune pour enfiler par leurs boulets tout l’avant de la grande tranchée qui courait du pied de la croix Migeon jusque vers le fleuve. Cette tranchée était défendue par les volontaires de Niverville et elle attendait en face d’elle les Américains qui venaient à travers la commune, se tenant un peu éloignés du fleuve et par conséquent, très exposés au feu du coteau et de la tranchée. Le conducteur des Américains était un nommé Gauthier, de la Pointe-du-Lac, qui eut l’adresse de faire incliner la marche du côté de Sainte-Marguerite, de manière à faire perdre du temps et à permettre aussi aux artilleurs de découvrir cette troupe qui déboucha sous la gueule des canons. Quant à Larose, il a son histoire durant toute la période de l’invasion américaine.

Carleton et un renfort de troupes survinrent comme le combat finissait. Il n’est fait mention d’aucun soldat anglais ou milicien tué ou blessé. Laterrière dit encore :

« Lorsque je vis Son Excellence, elle me demanda :

— Pélissier est donc parti ?