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les forges saint-maurice

Le 15 mai, écrit Badeaux, Pélissier va à Sorel voir les Américains. Aux Trois-Rivières leurs troupes étaient stationnaires. Le 18, Pélissier revenait de son voyage et, le 21, donnait de sages avis aux Bostonnais.

Vers le 1er juin, Laterrière revenant de sa courte captivité, rencontra Pélissier aux Trois-Rivières. Il lui rendit compte de ses aventures, ce qui ne devait leur inspirer confiance ni à l’un ni à l’autre. « Les Américains étant tous rassemblés aux Trois-Rivières, y tinrent jusqu’à l’arrivée de la flotte anglaise et voyant l’impossibilité de résister ils s’enfuirent à Sorel et les Bretons reprirent possession des Trois-Rivières et s’y fortifièrent, voici pourquoi. » Avant que de continuer avec le texte de Laterrière, disons que les Américains s’écoulèrent du côté de Sorel dans les premiers jours de juin mais que bientôt on apprit aux Trois-Rivières qu’ils se proposaient de revenir pour attaquer les troupes anglaises, mais ni la flotte, ni les troupes n’étaient arrivées de Québec. C’est la milice commandée par Joseph de Niverville qui creusa une longue tranchée entre la ville et la commune pour barrer le chemin aux envahisseurs. Le 7 juin, Pélissier s’enfuit parce que, remarque Laterrière, ayant eu avis du grand-vicaire Saint-Onge que le gouverneur ne serait pas charmé de le rencontrer nulle part, « il en avait été si fort épouvanté qu’il était monté en canot et s’était fait mener par deux hommes secrètement à Sorel… Il n’avait qu’à demeurer tranquille chez lui et à ne pas se montrer ; il ne lui aurait rien été fait. Il aima mieux tout abandonner, prendre plusieurs mille louis qu’il avait en masse, deux mille louis d’avances en fers, poêles et autres articles faits aux Américains, et nous laisser à notre mauvais sort. Il se retira d’abord à Sorel, puis à Saint-Jean et à Carillon, sur les lignes. À cette dernière place, il fit le