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les forges saint-maurice

pionner » les Forges, mais au mois de mars c’était nécessaire puisque cette propriété du gouvernement passait pour être au service de l’ennemi. Laterrière ajoute ceci naïvement « Les officiers des Cyclopes, tels que moi inspecteur, Picard, le teneur de livres, Voligny le contremaître, quoique bons sujets et fort innocents, nous fûmes dénoncés, parce que l’on supposait naturellement que nous buvions le même poison de la rébellion à la même tasse. »

Le notaire Badeaux, des Trois-Rivières, note à la date du 8 mars 1776 que Pélissier envoie au commandant américain deux milliers de fer pour faire des pioches à l’usage du siège de Québec, et il ajoute que le 18 du même mois, les Irlandais de la garnison américaine font une sérénade à Delzenne. Ensuite, le 30 mars, il parle des sympathies que Pélissier manifeste en faveur des Américains. Le 14 avril, Pélissier et Delzenne soupent avec le général Arnold et autres personnages. Le 15, Arnold dîne aux Forges. Le 17, Pelissier est nommé par les Américains colonel-général des milices. Le 18, Pélissier reçoit des lettres des militaires américains. Le 29, il confère avec le général Thomas aux Trois-Rivières.

Laterrière dit que Pélissier, politiquement, se tenait sur la réserve, mais que, à l’arrivée du général Wooster aux Trois-Rivières, le 28 mars, il se lia avec lui.

Le 1er  mai, dit Badeaux, Pélissier fait couler des bombes aux Forges[1] « de 13, 9 et 7 pouces ».

  1. J.-B. Badeaux, Journal de l’invasion du Canada par les Américains en 1775 ; les forgerons dirent que les bombes ne pourraient pas éclater (faute d’avoir l’outillage voulu à leur parfaite fabrication) et qu’elles ne seront prêtes que cinq semaines plus tard. Ce 1er  mai il y eut « une bonne bordée de neige », ajoute Badeaux.