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les forges saint-maurice

ton défend aux commerçants d’aller rencontrer les Têtes-de-Boule dans les bois, « ce qui les empêcherait de venir au marché public de cette ville… les pelleteries, aussitôt après l’arrivée des Sauvages, seront déposées en gros sur le marché, vis-à-vis la maison du sieur de Francheville. » Le 18 mai 1764, Haldimand confirme encore ces mesures et se sert du terme « vis-à-vis la maison du défunt Francheville ».

Le 20 juillet 1762, Bruyère écrit un ordre à tous les capitaines de milice du gouvernement des Trois-Rivières d’envoyer des hommes (le nombre est indiqué pour chacune des paroisses) « pour bûcher chacun quinze cordes de bois aux forges Saint-Maurice. Vous leur ordonnerez d’apporter avec eux leurs haches et des vivres pour le temps qu’ils mettront à bûcher leur bois. Vous les enverrez en droiture à M. Courval, aux Forges, de qui ils recevront les ordres. Ce travail presse. Donnez vos ordres incessamment, et avertissez-les qu’ils seront payés. »

Notons ici que François Poulin de Courval, petits-fils de Maurice Poulin, premier propriétaire du terrain des Forges, était né en 1725 et s’était marié en 1751 avec Madeleine Dupré, Canadienne. Il avait pris du service dans la marine. En 1762, il y eut une expédition française contre les Anglais de Terreneuve, sous les ordres de Ternay, composée pour la majeure partie de volontaires des troupes du Canada passés en France l’année 1760. Aussitôt le poste ou ville de Saint-Jean capturé, Poulin de Courval, alors capitaine de brûlot, fut envoyé en France pour annoncer cette nouvelle. C’était un homme très estimé. En 1759, il avait commandé le Bienfaisant, dans le bas du fleuve et il s’était distingué au siège de Québec. Le duc de Choiseul, premier ministre, fut si satisfait de l’affaire de Terreneuve, qui lui fortifiait la main pour conclure la paix, qu’il envoya deux navires de ce