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les forges saint-maurice

ges, il n’y a qu’à lire le mémoire envoyé à la cour[1]. On y verra la forme du paiement des ouvriers et les fonctions des employés. On ne saurait ici rien ajouter de plus, sinon que de répéter que le privilège pour le débit des marchandises coûte au roi, pour son logement, son bois, son luminaire et ses gages, plus de mille écus, et que si l’on mettait ce poste à l’enchère, il m’a été assuré que Sa Majesté, au lieu d’être tenue à cette dépense, en tirerait cent pistoles tous les ans.

« Après avoir visité tout ce qu’il y a de remarquable à cet établissement, dont l’endroit montagneux, quoique défriché, conserve encore un air sauvage, rabbâtimes chez M. de Rouville, directeur, où nous dinâmes splendidement et en partîmes vers les cinq heures du soir, discourant beaucoup, chemin faisant, sur la forme de la régie qui ne saurait être que très onéreuse au roi. À notre arrivée aux Trois-Rivières descendu chez madame Rigaud et de là soupé, avec toute la compagnie, chez M. de Tonnancour. On estime, des Trois-Rivières aux dites Forges, trois lieues, néanmoins nous en fîmes le voyage en cinq quarts d’heure[2].

« Les Forges sont régies aujourd’hui pour le compte du roi par l’abandon qu’en ont fait les sieurs Cugnet et compagnie. Les principaux employés sont : un directeur, un caissier, un commis pour le détail, un marchand, pourvu du privilège exclusif de débiter les vivres, boissons et marchandises quelconques, et un armurier. Les ouvriers y sont payés généralement, par la rareté d’en trouver, à des prix exorbitants, les uns à raison d’un prix par quintal de fer, d’autres par des appointements fixes pour toute l’année, et

  1. Franquet doit vouloir parler sans doute des rapports annuels que l’administration des Forges envoyait en France. Sinon, le mémoire en question n’est pas encore connu.
  2. Par la rivière Saint-Maurice, trois lieues ; par terre, sept milles.