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les forges saint-maurice

l’instant, l’un des ouvriers fut prendre une cuillerée pleine de matière et la renversa, bien doucement d’abord, dans les creux du dessin et ensuite jusqu’à hauteur des bords, de manière que le dessous étant en bosse le relief se trouve formé. Ces poêles se font par parties ; il faut six pièces pour un seul ; elles sont coulées sur des dimensions si précises qu’étant montées elles se joignent parfaitement. Les plaques pour les cheminées se font de même que les poêles. Leurs moules, à l’un et à l’autre, se font sur une table posée bien horizontalement et élevée de trois à quatre pieds de hauteur, de façon que l’ouvrier n’est point gêné à les travailler.

« L’on m’invita ensuite de passer dans un petit réduit où étaient plusieurs moules de pots, de marmites et d’autres ouvrages arrondis. Ils sont d’une construction différente des autres ; ce sont des figures cubiques, carrées, en tous sens, construites en bois en forme de châssis, contenues aux angles par des équerres de fer et revêtues en maçonnerie d’une brique d’épaisseur. On en coula dans le moment de trois espèces en notre présence. On ne voit point, comme aux ouvrages précédents, fluer la matière dans les moules mais l’on doit aisément se figurer comme elle s’y répand dans l’intérieur pour former la figure que l’on désire. Il n’y a d’autre attention à prendre à la fabrique de ces sortes d’ouvrages que d’avoir une cuillère assez grande pour contenir la matière nécessaire à la formation de chacun, ou si elle ne suffisait point d’en tenir une autre toute prête pour continuer la liaison.

« À la sortie de la forge, entré dans un des martinets, ensuite dans l’autre. On n’y fait que du fer battu de différentes grosseurs. Il m’a paru que les ouvriers le travaillent avec la même célérité qu’en France et, dans chacun de ces