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les forges saint-maurice

cune des retenues est une décharge aux eaux pour évacuer lors des grandes crues, le superflu au service des dites forges.

« La forge et les deux martinets qui font l’objet de cet établissement sont situés à la rive gauche de ce ruisseau. L’on estime, en égard à l’abondance de ses eaux, à leur force occasionnée par la raideur de leur pente, qu’on pourrait établir deux autres semblables martinets à sa rive droite, et même un troisième entre la dernière digue et la dite rivière.

« Les bâtiments affectés au logement des ouvriers sont situés sur le même côté des forges mais un peu éloignés ; ils sont plantés çà et là sans aucune symétrie ni rapport de l’un à l’autre ; chacun a son logement isolé et particulier, de manière qu’il y a une quantité de maisons, ainsi que de couverts et appentis pour magasins aux forges, au charbon et aux fers, et d’écurie pour les chevaux, dont l’entretien par économie doit constituer une grande dépense.

« Le principal bâtiment est celui du directeur. Quoique grand, il ne suffit point à tous les employés qui ont droit d’y loger. Il en coûterait moins au roi si tous les autres étaient rassemblés de même, néanmoins distribués en logements différents, tant pour la commodité de chacun que pour l’aisance du service.

« Entré ensuite dans la forge affectée à la gueuse, on me fit la galanterie de couler un lingot d’environ quinze pieds de longueur sur six et quatre pouces de grosseur. Il n’y a pas grande cérémonie à cela ; quand la matière est prête on ne fait qu’enfoncer une espèce de tampon et, pour lors, elle coule dans un canal formé entre deux petites digues de sable. Après cette opération, on me montra les poêles dessinés sur du sable, prêts à être coulés. Dans