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les forges saint-maurice

je serais bien aise de les avoir vues pour être en état d’en rendre compte, et qu’en séjournant aux Trois-Rivières je pourrais m’y rendre en moins de deux heures, à quoi consenti je prévins M. Rigaud (gouverneur des Trois-Rivières) qui eut la complaisance de dire qu’il m’accompagnerait. Sorti des Trois-Rivières à 5 heures du matin avec MM. Rigaud, Tonnancour et tous mes compagnons de voyage que M. de Rouville, directeur des dites forges, arrivé de la veille en ville pour m’engager à ce petit voyage, y avait invités.

« En sortant de la ville, le chemin est beau, large et sablonneux ; il y a une maison bâtie dans son milieu qui masque le coup d’œil de son avenue environ à cent toises au-delà. L’on monte à droite une petite hauteur d’où l’on traverse une plaine, ensuite un bois et l’on arrive à sa sortie aux dites forges. Ce bois est brûlé en partie ; d’ailleurs il est dépouillé de tous les arbres propres à la charpente ; il n’y reste que du taillis et du sapinage. Vu dans la traversée plusieurs tourtres et perdrix et quelques éclaircies de prairies. À l’extrémité du chemin, pour descendre à Saint-Maurice, lieu où sont les dites forges du roi, est une rampe qui conduit à un ruisseau que l’on traverse sur un pont de bois, d’où l’on se rend au logement du directeur. Après les cérémonies du premier accueil de lui, de sa femme et des autres employés, on se met en devoir de parcourir l’endroit. On se porta d’abord sur le ruisseau ; il descend des hauteurs des bois, est traversé de trois digues jusqu’à son confluent, qui forment autant de chutes. La première digue soutient les eaux pour le service de la forge située au-dessous. Au-delà est la seconde, où ces mêmes eaux appuyées font aller un martinet. Plus bas est la troisième qui retient de nouveau les eaux pour l’utilité d’un semblable martinet. De là, ce ruisseau va se confondre dans la rivière Saint-Maurice. À cha-