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les forges saint-maurice

XII

L’INDUSTRIE DU FER. — OLIVIER DE VEZAIN. — VISITE DE PETER KALM AUX FORGES. — MARTEL DE BELLEVILLE. — NOMS DES HABITANTS AU REGISTRE DES FORGES, 1749-1751.

Il n’est guère d’industrie plus compliquée que celle du fer ; c’est au point que la matière qui coûte un sou en sortant de la mine vaut une piastre lorsqu’elle est devenue propre à l’usage. La dépense que la manipulation entraîne va toute au profit des ouvriers. Ceux-ci constituent plusieurs branches de main d’œuvre qui sont autant de métiers différents les uns des autres. Au bas de l’échelle, c’est-à-dire les opérations premières, les frais sont minimes ; plus on procède plus c’est dispendieux.

L’extraction de l’or nécessite de grands déboursés, mais une fois le métal mis au jour c’est de l’or — il a presque sa pleine valeur marchande. Le fer tire son mérite de la fabrication.

L’antiquité n’a pas connu l’usage du fer, mais les ouvriers de cette époque lointaine possédaient le secret d’une composition métallique qui s’est perdu. L’analyse de quelques outils découverts de nos jours a donné une petite quantité d’étain avec du cuivre, ce qui ne fournit pas la dureté voulue. Or, la trempe de leurs instruments égalait celle de nos bons aciers puisqu’elle leur permettait d’extraire et de tailler la pierre la plus serrée, tel que le granit, le porphyre et jusqu’aux diamants. Ce qui est plus curieux, c’est que l’art en question existait en Égypte, au Mexique et au Pérou, trois contrées qui n’avaient aucun rapport ensemble. Il a donc fallu que la même découverte fut faite par trois nations, isolément, sur des