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préface

vantage : le même homme a vu la splendeur des Forges et il en possède tous les papiers anciens.

Cette monographie des Forges Saint-Maurice est une chronique neuve de notre histoire. Elle a de plus ce trait spécial que le fer a été la seule industrie permise au Canada sous le régime français. La raison que l’auteur en donne est que le souverain y voyait la possibilité de se procurer à meilleur compte, plus facilement et plus vite, le matériel de guerre qu’il eût fallu, sans cela, expédier de France. En ce qui regarde les Canadiens, ils en retirèrent bien d’autres bénéfices tels que poêles, marmites, outils et les mille articles en fer dont ils avaient été privés ou qu’ils payaient gros prix avant l’installation de ces usines. Il est à propos de remarquer aussi que l’établissement, conduit à la manière royale, déboursait plus qu’il ne rapportait, mais fournissait la colonie selon ses besoins, ce qui faisait fort bien l’affaire des « habitants ». Sous le drapeau britannique, les Forges furent accordées à bail à des compagnies et à des particuliers qui ne redoutaient pas la concurrence et « leur grande vie » se continua durant un siècle encore.

Cette étude entre naturellement dans les « Mélanges Historiques. » Elle est plus longue que les autres mais non moins à sa place ici. Son caractère est plutôt général que local, attendu que tout le Canada y est intéressé et c’est un sujet fort peu connu. Les éditeurs des « Mélanges Historiques. » ont la certitude de présenter aux lecteurs, avec ce volume — le sixième de la série — un travail qui n’est aucunement inférieur aux précédents.

Gérard MALCHELOSSE.
18 mai, 1920.