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de la charité s’est fait l’inspiratrice de l’antique solennité rajeunie, de sorte que nous recueillons des aumônes pour les pauvres en célébrant, comme les Gaulois, l’aurore de la nouvelle année.

Le dernier jour de décembre nous chantons la guignolée. Je me demande depuis quand cela a lieu le 31, puisque la date ancienne devait être, sous les druides, le 21 décembre et, de par le christianisme, le 25, jour de Noël. La réforme du calendrier (1582) qui reporte le commencement de l’année au premier janvier, a-t-elle induit nos gens à déplacer la démonstration de manière à l’amener au 31 décembre ? C’est possible.


Puisque j’approche ici du Canada, laissez-moi vous mettre sous les yeux ce que M. Joseph-Charles Taché écrivait en 1863 dans les Soirées Canadiennes :

« Ce mot La Ignolée, désigne à la fois une coutume et une chanson, apportées de France par nos ancêtres ; elles sont aujourd’hui presque entièrement tombées dans l’oubli.

Cette coutume consistait à faire par les maisons, la veille du jour de l’an, une quête pour les pauvres (dans quelques endroits on recueillait de la cire pour les cierges des autels) en chantant un refrain qui variait selon les localités, dans lequel entrait le mot La Ignolée, guillonée, la guillona, aguilanleu, suivant les dialectes des diverses provinces de France où cette coutume s’était conservée des anciennes mœurs gauloises.

M. Ampère, rapporteur du Comité de la langue, de l’histoire et des arts de la France, etc., a dit, au sujet de