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HISTORIETTES ET FANTAISIES

nous les voulons dix fois meilleures, et nous n’avons pas tort. Faites-nous des allées de plaisance, nous payerons double contribution. Rendez la vie en plein air agréable, les gens en santé vous le demandent. Ceux qui n’ont pas de santé n’ont rien à demander, mais ils sont avec nous et désirent que l’on fasse des villes habitables, et ils séjourneront en ce monde plus longtemps ; autrement ils le quitteront vite !

Les arbres, c’étaient bon pour les forêts, pas d’ombrage dans les villes ! Petit à petit, on a planté le long des trottoirs de jolis alignements de verdure qui forment un parasol continu, durant la saison des chaleurs. Nous demandons que toutes nos villes se remplissent de branches feuillues, hautes, verdoyantes, pour le plaisir des yeux et pour abriter nos têtes échauffées par le soleil de la canicule. Allez-vous nous accorder cela Messieurs les échevins ? Peut-être que non. Craignez, pourtant, d’être appelés rétrogrades, c’est un mot terrible, qui vous prive du support du suffrage populaire. Méditez sur la question des arbres d’ornement.

À toute heure, tout moment de la journée, il fallait partir en ville pour voir l’épicier, le boucher, le marchand de batiste, le vitrier, que sais-je ? Aujourd’hui, on se parle par téléphone. Il n’y a pas d’affaire si peu pressée qu’elle soit, qui ne se règle par le fil téléphonique. Les amoureux même ont adopté cette broche pour parer aux circonstances imprévues.



« Un chemin de fer partira un jour de Québec et ira rejoindre le Haut-Canada. » Voyez-vous comme ce projet était impossible ? Il l’était tellement que j’ai entendu un orateur s’écrier : « Pas un enfant, parmi ceux qui sont