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sont accordés consistent quelquefois en monnaie, le plus souvent en provisions de bouche, fruits, viande de porc, etc. Voici une des légendes chantées par les quêteurs :

Le fils du roi s’en va chasser
Dans la forêt d’Hongrie,
Ah ! donnez-nous la guillannée,
Monseigneur, je vous prie !

. . . . .


La suite de la chanson n’a aucun rapport à la guignolée, pas plus que « le fils du roi » et la « forêt d’Hongrie. » En tout pays les guignoleux introduisent de ces interpolations qui donnent une allure baroque aux chants populaires.

M. Ernest Gagnon ajoute sa propre note aux auteurs qu’il cite : « Tous les écrits que j’ai pu consulter s’accordent à donner une origine gauloise à la coutume et aux chansons désignées à la fois par ce mot de Guignolée ou Guillannée. Aujourd’hui encore dans l’ancienne province du Perche, d’où sont venus les ancêtres d’un grand nombre de familles canadiennes, on appelle les présents du jour de l’an : les éguilas. Or, la coutume druidique étant de distribuer le gui de l’an neuf par forme d’étrennes, au commencement de l’année, il est évident que de là vient ce nom de éguilas (ou éguilables comme on dit à Chartres) donné aux cadeaux du jour de l’an. »

M’aidant toujours des études de notre distingué compatriote, M. Ernest Gagnon, je relève le fait que dans le voisinage de Bordeaux il existe des vestiges de cette coutume druidique — la recherche du gui. « Des jeunes gens, bizarrement vêtus vont en troupes, le premier janvier, couper des branches de chênes, dont ils tressent