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Dans la Belgique existe encore de nos jours la pratique d’aller en chantant par les maisons et quêtant pour les pauvres. La coutume s’est propagée en Espagne à la suite de l’occupation des Pays-Bas au XVIe siècle et, comme un Espagnol ne chante jamais sans guitare, la chose a pris la forme d’une sérénade tant il est vrai que chaque peuple ajoute son contingent d’excentricités aux habitudes nouvelles qu’il contracte. Sur un champ de bataille où les Espagnols avaient éprouvé des pertes considérables, on ramassa, dit-on, seize mille guitares.

Dans les districts des Trois-Rivières et de Montréal, la guignolée était populaire il y a cinquante ans. L’est-elle encore ? Le temps me manque pour m’en informer. Nous y reviendrons l’année prochaine.

« En France, dans le Vendômois, tous les enfants courent les rues, le premier jour de l’an, et disent à ceux qu’ils rencontrent : Donnez-moi ma gui l’an neu. Dans le Maine, le peuple court aussi les rues la nuit qui précède le premier jour de l’an, chante des chansons aux portes des particuliers, et les termine par demander quelque chose pour la gui l’an neu. » (C. Leber : Collection de pièces relatives à l’histoire de France. Cité par Ernest Gagnon.)

L’Illustration de Paris, 1855, a un article sur La Guillannée, dont M. Gagnon reproduit les lignes Suivantes : La guillannée, gui, l’an néou, gui ! l’an neuf ! se fait de la manière suivante, dans les contrées méridionales (de la France). Le 31 décembre au soir des groupes d’enfants, jeunes gens, de mendiants vont, à la lueur d’un flambeau, de porte en porte, aussi bien dans les campagnes que les villes, quêter un présent en l’honneur de l’an nouveau, en entonnant des complaintes ou légendes en mauvais français, finissant toutes par ces mots ou par des équivalents : donnez-nous la guillannée ! Les présents qui leur