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À Berthier (en haut) et dans les cantons de l’Est on trouve la même pratique avec ces vers ;

Rossignolet du vert bocage
Rossignolet du bois joli,
Eh ! va-t-en dire à ma maîtresse.
Que je me meurs pour ses beaux yeux.

La guignolée, la guignoloche !
Mettez du lard dedans ma poche
Et du fromage sur mon pain,
Je reviendrai l’année qui vient.


Tout cela est incohérent et atteste des allitérations, des interpolations, des additions sans suite ni rime aucune, comme le peuple en chante sans raisonner et sans respect pour la tradition.

« L’air sur lequel se chantent ces fragments consiste en quelques phrases musicales sur lesquelles la poésie s’ajuste tant bien que mal, tantôt sur l’une tantôt sur l’autre de ces phrases, sans ordre régulier, » dit M. Ernest Gagnon qui a noté la musique de ces couplets dans les Chansons populaires du Canada, un recueil dont on ne dira jamais trop de bien.



Plaçons ici deux ou trois petites notes, en passant :

La Ignolée me semble une corruption de Guignolée, tout simplement puisque ce mot rappelle la branche du gui. J’ai toujours entendu dire La Guignolée et cela remonte à cinquante ans.