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CHAPITRE III

1796 — 1800


Membres de l’administration. — Députés à l’assemblée législative. — La langue française. — Les Chouayens. — La milice. — Régiments canadiens.


D

ans le cours de l’été de 1796 eurent lieu les élections des députés de la chambre basse. Sur cinquante membres, trente-six nouveaux furent nommés. Le conseil exécutif, voulant augmenter la représentation anglaise, avait usé de tous les moyens à sa disposition pour parvenir à ce but, mais sans succès. On comptait alors un peu moins de quinze mille Anglais dans la province, à côté de plus de cent soixante mille Canadiens-Français ; la part des Anglais se trouva être de mille âmes pour chaque membre et celle des Canadiens-Français de près de cinq mille pour chaque membre.

Voici comment était composée l’administration : le général Robert Prescott,[1] lieutenant gouverneur du Bas-Canada ; François Le Maistre, lieut.-gouverneur de Gaspé. Le conseil exécutif : — Paul-Roch de Saint-Ours, Hugh Finlay, François Baby, Thomas Dunn, Jos-Dom-Emm. de Longueuil, Pierre Panet, Adam Lymburner, James McGill, le juge en chef William Osgoode, le juge en chef Monk, Pierre-Amable de Bonne, John Lees, Juchereau-Duchesnay, John Young, l’évêque anglican ; et Herman Witsius Ryland, greffier ; Jacques-François Cugnet et Xavier de Lanaudière, traducteurs et secrétaires français.

Conseil législatif : — le juge en chef Osgoode, président ; J.-G. Chaussegros de Léry, Hugh Finlay, Thomas Dunn, Paul-Roch de Saint-Ours, François Baby, Jos.-Dom.-Emm. de Lon-

  1. Très aimé des Canadiens-Français, écrit M. de Gaspé. « Il ne s’en rapportait pas toujours aux avis que lui donnait son conseil exécutif, mais consultait les bourgeois qui lui paraissaient les plus honnêtes — aussi a-t-il laissé le Canada brouillé avec tous ses conseillers. »