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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

E. Cartier ; 1851 ; J.-B. Varin, U.-G. Tessier, D. Le Bouthillier, O. Leblanc, A.-N. Gouin, P.-B. Dumoulin, H. Dubord, J.-N. Poulin, M.-F. Valois, T. Marchildon, L.-V. Sicotte, J.-H. Jobin, J.-C. Chapais ; 1854 : J.-B, Daoust, A.-A. Dorion, J. Dufresne, P.-G. Huot, L.-L.-L. Désaulniers, T.-J.-J. Loranger, B. Dionne, O.-C. Fortier, P. Labelle, C.-J. Laberge, J. Laporte, J.-E. Thibeaudeau, N. Casault, W.-H. Chaffers, N. Darche, C. Daoust, J.-B.-E. Dorion, P.-E. Dostaler, J.-B. Guévremont, L.-H. Masson, J. Papin, J. M. Prévost, J.-O. Bureau, T. Brodeur, J. Blanchet ; 1855 : F. Evanturel ; 1856 : G.-H. Simard ; 1857 : M.-G. Baby, L.-S. Morin ; 1858 : L.-H. Gauvreau, R.-U. Harwood, J.-F. Sincennes, E.-U. Piché, D.-E. Papineau, C. Panet, G. Ouimet, D.-A. Coutlée, C. Simon, G. Caron, T.-Z. Tassé, H-L. Langevin, M. Laframboise, J. Gaudet, L.-B. Caron, F. Bourassa, L, Archambault, J.-O. Beaubien, J. Beaudreau ; 1861 ; J.-L. Martin, J.-B.-J. Prevost, A.-E. Kierskowski, A. Gagnon, M.-W. Baby, A. Archambault, H.-E. Taschereau, G. Sylvain, T. Robitaille, J.-J. Ross, E. Remillard, J. Poupore, L. Labrèche-Viger, H.-G. Joly, M. Fortier, A. Dufresne, P. Denis, C. de Cazes, J.-D. Brousseau, C. de Boucherville, J.-G. Blanchet ; 1862 : P. Benoit ; 1863 ; N. Hébert, Is. Thibaudeau, R. Raymond, J.-B. Pouliot, A. Pinsonneault, J.-F. Perreault, A.-H. Paquet, C. Lajoie, M. Houde, A.-C.-D. Harwood, F. Geoffrion, S. Coupal, H. Corneiller, J.-H. Bellerose ; 1864 : G.-G. Gaucher ; 1865 : P.-A. Tremblay, C. de Niverville.

Aux deux extrémités de la province du Bas-Canada, nos compatriotes avaient commencé, vers 1840, à se diriger du côté du nord. La vallée du lac Saint-Jean, encore inoccupée, attirait les colons du district de Québec. Ceux du district de Montréal remontaient la rivière Ottawa, dont les terres appartenaient aux Anglais, aux Écossais et aux Irlandais. La marche des Canadiens, dans ce dernier territoire, a donc été une véritable conquête puisqu’il leur fallait refouler ou écarter ou éviter une population étrangère qui se croyait pour toujours maîtresse de la contrée. Le district central, celui des Trois-Rivières, se porta à la même époque, vers les cantons de l’Est. Tels sont les trois mouvements principaux de nos gens, à l’intérieur de la province et qui répondirent à l’arrivée des nombreux émigrants expédiés d’Angleterre dans le Haut-Canada. Il y a eu cependant durant la même période, une quatrième branche canadienne établie sur la rive droite du fleuve, entre Québec et Rimouski, et pour n’avoir pas été autant remarquée que les autres, elle n’en a pas moins son importance de nos jours. Les anciennes seigneuries de cette région prirent tout à coup un développement nouveau et nos colons commencèrent à s’approcher du Nouveau-Brunswick où les Acadiens, nos frères par le sang et par la langue, étaient restés isolés et comme perdus au milieu des établissements anglais. C’était la prélude de l’union de cette province avec le Canada. Lorsque, après la confédération, le chemin de fer Intercolonial eut été complété, on vit avec surprise qu’il traversait un pays partout occupé par l’élément français.

Donc, vers, 1866, dans le nord-est de la province, dans les cantons de l’est, sur la ligne de l’Ottawa, les Canadiens envahissaient partout le terrain. Ce qui avait été anglais, ou qui était resté pays sauvage, devenait canadien. La langue, la religion, les lois, les coutumes marchant avec nous, il s’opérait une transformation visible, rapide, irrésistible au profit des Canadiens, car, en ce temps, on disait encore Canadien. Les autres nationalités se faisaient