Yeo pour s’emparer de Sacketts Harbor. Le 11, les Anglais brûlent Black Rock, vis-à-vis le fort Érié. Le 20, les Américains prennent un convoi de bateaux devant Gananoque. Le dépôt principal des approvisionnements des deux provinces est transporté à Lachine. Fin de juillet, nouvelle attaque sur Burlington. Le 31, Toronto est pris et brûlé. Le 24 août sir George Prevost tente de s’emparer du fort George mais se retire sans risquer le combat ; sa réputation militaire diminue considérablement.
Les navires de guerre se multipliaient sur le lac Ontario, et tous les efforts des belligérants se concentraient de ce côté. Au mois de septembre, les Américains parurent adopter enfin un plan d’opération par toute la frontière. La chute prédite de Napoléon n’arrivait pas, au contraire, il se battait au cœur même de l’Allemagne. L’Angleterre, trop occupée en Europe, ne secourait point sa colonie. Le moment parut favorable aux Américains pour frapper un coup, s’établir dans le Canada et y passer l’hiver. Les trois frontières du Détroit, de Niagara et des cantons de l’Est redevinrent les objectifs des armées américaines.
Le 9 septembre, à Put-in-Bay, sur le lac Érié, il y eut un engagement naval qui se termina par la défaite des Anglais. En même temps le général Harrison se préparait à entrer dans le Haut-Canada par la frontière du Détroit ; le général Wilkinson armait des bateaux pour descendre le fleuve, depuis le lac Ontario jusqu’aux Cèdres, et de là se diriger sur Montréal ; le général Hampton s’approchait du lac Champlain.
Le 20 septembre, Hampton traversa la frontière du Bas-Canada avec cinq mille hommes. Toutes les milices de la province reçurent ordre de marcher. Le 23, Harrison occupait Amherstburg ; le 26 Proctor sortait du Détroit et se mettait en retraite le long de la rivière Thames pour se replier sur la frontière du Niagara ou sur le côté canadien du lac Ontario. Le 28, les navires anglais disputèrent vainement la victoire à la flotte américaine devant Toronto. Le premier octobre, capture de vaisseaux anglais dans les mêmes parages. Ce jour-là Salaberry, avec ses Voltigeurs, repoussa Hampton à la Fourche. Au centre de notre immense frontière, le général Wilkinson attendait que la navigation du lac Ontario et du Saint-Laurent fût libre afin d’opérer sa descente sans encombre et de tomber sur Montréal par le sud tandis que Hampton y arrivait par l’est.
Harrison, repoussant toujours Proctor le long de la Thames, le serra de si près, le 5 octobre, qu’il lui fallut se retourner, à Moravian Town et présenter la bataille. C’est là que Tecumseh fut tué à la tête des Sauvages qui secondaient Proctor. Celui-ci, battu et incapable de se maintenir dans la contrée, laissa dégarni tout le Haut-Canada au-dessus du lac Ontario. L’armée anglaise se retira à la baie de Burlington. L’invasion devenait formidable sur tous les points. Les troupes américaines, par leurs masses et l’ensemble de leurs mouvements, exécutaient alors la seule campagne un peu digne de ce nom qui marque les quatre années de 1812 à 1815. On venait de recevoir la nouvelle que l’empereur des Français avec deux cent cinquante mille hommes, chassait les alliés jusqu’au fond de l’Allemagne et rétablissait son ancien prestige, en Europe. L’Angleterre ne devait pas, dans ces circonstances, s’occuper du Canada le champs était donc comme ouvert aux armées du Congrès puisque les forces britanniques dans nos deux provinces ne dépassaient pas quelques milliers d’hom-